Aveyron

 Voyage en Aveyron du 3 au 7 Avril.

 

Ça ne doit pas arriver souvent, mais les 43 participants avaient une telle avance que notre chauffeur Sébastien n’en croyait pas ses yeux, du coup nous sommes partis avec 45 mns d’avance sur l’horaire prévu de départ. Ce voyage s’annonçait donc sous de bons hospices. La journée s’est déroulée tranquillement avec un temps ensoleillé. Les patrons de notre hôtel de France nous attendaient sur le pas de la porte pour nous accueillir à notre arrivée. Un cocktail de bienvenue nous a été servi. Toute la semaine nous avons eu des repas très bien équilibrés, exclusivement composés de mets locaux (l’aligot, l’estofinado, le farçous, le tripous, la fouace…)  servis par un personnel  efficace.

Mardi matin, nous avons fait connaissance avec Martine notre guide pour le séjour –

Nous avons débuté notre journée par une visite de l’atelier des gâteaux à la broche de Gigi, personnage haut en couleurs qui nous a fait une démonstration de la fabrication de ce gâteau que nous avons ensuite dégusté sans modération (pour certains). Retour à St Geniez d’Olt pour une visite à pieds. Cette ville respire une prospérité et une grandeur passée. Elle s’étale sur les deux rives du lot. Elle était particulièrement active au XVIIIème siècle avec ses tanneries, ses clouteries et ses fabriques de draps. Les produits étaient transportés jusqu’en Amérique. St Geniez était la seconde ville du Rouergue. On est surpris par la richesse architecturale de cette ville. On y trouve de grandes places, des églises, des hôtels particuliers, le monument de Marie Talabot, témoin de sa prospérité. Savez-vous comment on surnomme les habitants de St Geniez d’Olt ? « Les marmots » car la légende veut qu’une marmotte ait sauvé de la noyade deux enfants, d’où la présence d’une statue représentant la scène à l’entrée de la ville sur le pont enjambant le Lot.

Après le déjeuner, nous sommes arrivés à Laguiole – attention sachez que la prononciation locale « mange » le « g » de Laguiole, il faut donc prononcer « Laïole – au centre du village trône sur la place du Foirail  la statue d’un taureau de bronze, symbole de la race Aubrac,  le village revit par la réputation qu’ont acquis  ses couteaux à cran forcé, héritiers des couteaux paysans. Nous avons  visité la coutellerie artisanale de  Honoré Durand ,  maître artisan – entreprise familiale de couteliers-forgerons. Ils conçoivent, en alliant patrimoine, tradition et innovation. La forge est au cœur de leur métier : toutes les phases de la fabrication du couteau sont réalisées chez eux, par leurs artisans formés spécifiquement à cet art. Savez-vous que le couteau Laguiole est le plus difficile à réaliser au monde ?exigeante, sa réalisation nécessite expérience et savoir-faire ancestral,  gestes d’autrefois adaptés au métier d’aujourd’hui. Ce fut une visite passionnante. Mais nous n’étions pas au bout de nos surprises car la fin de la journée s’est  terminée par   la visite du grenier de Capou dans sa ferme typiquement aveyronnaise  « la ferme de l’âne heureux ». Nous avons été accueillis par un phénomène Raymond dit « Capou » et Guillaume son fils. Après un accueil chaleureux, convivial, hyper sympa, il nous a présenté sa caverne d’Ali Baba. Plongeon assuré dans le passé par la découverte de plus de 4000 objets en tous genres récupérés par ce personnage de légende. Un extraordinaire voyage dans le temps, où les anecdotes et l’humour nous ont fait vivre un moment fantastique dans l’histoire de l’Aubrac et de la vie du temps où le téléphone portable n’existait pas. Avant le départ nous avons eu droit à un petit vin chaud accompagné d’un petit air d’accordéon entamé joyeusement par notre ami Capou.

C’est avec un petit pincement au cœur qu’il a fallu dire au revoir à Capou – le soir après le dîner, Martine nous a passé un diaporama sur l’aveyron, ce qui nous a mis « l’eau à la bouche » pour le lendemain.

Mercredi départ pour le viaduc de Millau. Sur le trajet on a pu apercevoir le village médiéval de Séverac, et son château sur un piton rocheux. Arrêt à l’aire de Brocuéjouis, où nous avons pu admirer le grand viaduc, ouvrage exceptionnel, qui se résume ainsi :

2460 mètres :  longueur totale de l’ouvrage

240 mètres :  hauteur de la plus haute pile sous le tablier

343 mètres : plus haut que la tour Eiffel, point culminant en haut des pylônes

242 000 tonnes : dont 36 000 tonnes d’acier et 206 000 tonnes de béton

310 millions d’euros : investissement que la compagnie Eiffage devra rentabiliser

3ans et demi : durée de la construction

75ans : durée de la concession

120 ans : période de garantie de parfait état du viaduc.

 

Rien à ajouter, les chiffres parlent d’eux-mêmes et nous ne pouvons qu’en rester « bouche bée ».

Après la traversée au-dessus de Millau nous sommes sur le Larzac, le plus grand causse de France, site nature et grandiose, classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO sur la thématique paysage culturel de l’agro-pastoralisme méditerranéen et c’est bien mérité.

Arrêt à ne pas manquer la Couvertoirade, l’un des plus beaux villages de France. Au bout d’une route qui traverse un paysage quasi lunaire. Il convie à un voyage dans le temps. Fondée par les templiers, la cité fut protégée par la construction d’un rempart au XVème siècle. Cette construction templière enserre toujours le village. Déjeuner au domaine de Gaillac, une ferme caussenarde située dans le périmètre du Parc Naturel Régional des Grands Causses, où, depuis quarante ans, la famille Arnal élève des chevaux Lusitaniens destinés au spectacle et à la tauromachie.

L’après midi visite incontournable des caves d’affinage de Roquefort qui nous ont plongés dans les dédales souterrains qui se sont formés naturellement après l’effondrement de la montagne du Combalou. Aménagées en vaste caves ventilées par les fleurines, fissures naturelles qui permettent la circulation de l’air sous terre, elles abritent des milliers de pains de roquefort sur lesquels veillent amoureusement les maîtres affineurs, détenteurs d’un savoir-faire et d’une tradition remontant à plus de mille ans. Bien entendu nous avons été obligés de goûter ces  variétés de roquefort pour voir si  leur réputation était fondée….Voulez-vous savoir comment est né le Roquefort ? La Légende raconte que ce fromage serait né par hasard  : un jeune berger aurait laissé son sac, contenant son repas de pain de seigle et de caillé de lait de brebis dans une grotte. Courait-il après ses brebis ou une jeune bergère  ? L’histoire ne le dit pas  ! Il n’aurait retrouvé son casse-croûte que quelques jours après, il fut dépité de constater que le pain et le fromage avaient moisi, goûta cependant ce dernier et le trouva fort bon

Le retour s’est effectué par la ville de Millau, le dîner s’est poursuivi par un loto mené tambour battant par notre guide Martine, la soirée a été mouvementée, tout le monde s’est pris au jeu, certains plus que d’autres avec un enthousiasme débordant pour au final se faire coiffer au poteau…..


Jeudi, départ pour découvrir le trou de Bozouls – naguère inscrit parmi les sept merveilles du Rouergue, le trou de Bozouls est un cirque naturel, un canyon en forme de fer à cheval, creusé dans les calcaires secondaires du Causse Comtal, et au fond duquel coule, tantôt impétueux, tantôt calme, un modeste torrent le Dourdou. On découvre à nos pieds ce site grandiose et pittoresque, cet immense précipice aux parois pratiquement verticales, formant un cirque de près de 400m de diamètre et près de 100 m de profondeur.

Continuation jusqu’à Espalion qui s’avère être encore une cité vivante, agréable à vivre, qui fut, et ce n’est pas sa moindre originalité, la patrie des deux géniaux inventeurs du scaphandre de plongée autonome, un appareil dont Jules Vernes s’inspira, pour l’équipement du capitaine Némo, dans son roman  »  20 000 lieues sous les mers  « . Il existe un musée du Scaphandre consacré à l’invention. Considérée comme la capitale du jeu de quilles de huit en Aveyron, Espalion détient, sur son esplanade longeant le Lot, une statue qui représente un quilleur exprimant toute l’importance apportée à cette discipline dans la ville.

À l’arrière plan, le Pont-Vieux, en grès rose à quatre arches, qui date du Moyen Âge, est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des Chemins de Compostelle en France.

Après le déjeuner, départ pour l’abbaye cistercienne de Bonneval, nous découvrons grâce à un diaporama ce qu’est la vie  quotidienne des moniales, suivi d’une dégustation et de quelques achats… Arrêt ensuite devant la « coulée de lave de Roquelaure » improprement nommée, car il s’agit en fait d’un éboulis de rochers basaltiques qui s’étend sur les pentes de la colline de Roquelaure. Ce champ de pierres, de plusieurs hectares, est appelé en Occitan « Io Clapas de Thubiès ». Retour ensuite par St Côme d’Olt, classé plus beau village de France, dont l’église possède un étonnant clocher flammé ou tors. La torsion peut avoir deux origines :

Volontaire : certains clochers ont été construits tors, pour réaliser une prouesse architecturale ou accidentelle, d’autres clochers sont devenus tors au cours du temps, après avoir subi des tornades ou à la suite d’un mauvais séchage du bois.

Retour à l’hôtel en fin de journée pour trinquer avec le verre de l’amitié offert gracieusement par nos hôtes.

Vendredi : départ pour la visite de Ste Eulalie d’Olt, petit village également classé parmi les plus beaux villages de France, cité médiévale richement fleurie,  son église du XIè siècle, son château du XVè siècle, son magnifique hôtel renaissance et une roue du moulin rythment la vie du village où il fait bon flâner, à travers les ruelles étroites et tortueuses.

 N’oublions pas de parler de notre visite de l’atelier de yann, maître verrier effectuée dès notre arrivée, il a su nous faire apprécier le dur travail du verrier, et le savoir-faire qu’il faut pour modeler le verre au chalumeau, une dextérité haute en couleur –

 A notre grand regret il a fallu quitter Ste Eulalie d’Olt pour rejoindre notre hôtel où nous avons pris un dernier déjeuner succulent, et nous avons regagner Bordeaux en fin de journée.

Ce fût pour tout le groupe une magnifique découverte .

Fabienne Maubourguet