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Fête des Rhododendrons    7 mai 2014

La matinée est consacrée à la visite du château de La Brède.
Le célèbre écrivain bordelais Montesquieu, né en 1689, mort en 1755 en était propriétaire et y séjournait au moment des vendanges car le vignoble était une source de revenus importante.

Le vignoble existe encore, le vin est commercialisé sous l’appellation Graves  château de La Brède.
Le mot « brède » signifie marécages.
Ce château fort est construit au milieu de douves de 3m de profondeur, alimentées par un cours d’eau régulé par un système de vannes afin que le niveau soit toujours stable. En effet, les pierres des fondations du château ne doivent pas être exposées à l’air libre sous peine de voir s’effondrer l’équilibre du bâtiment aux 17 côtés étudié afin d’épouser les forces de l’eau.
Ce domaine est resté dans la famille de Charles Louis de Secondat baron de La Brède et de Montesquieu jusqu’en 2004, où la comtesse de Chabannes, est décédée sans héritier. Cette dernière était la descendante de Denise, fille de l’écrivain qui avait épousé son cousin de Secondat.
La tour du donjon a été construite 50 ans après le reste du château fort afin de mieux le défendre, alors que la partie à colombages est d’origine. A La renaissance,  le mur d’enceinte qui fermait la cour a été abattu pour donner de la lumière aux pièces de vie et les fenêtres ont été agrandies.
Au 19ème siècle, on a ajouté des créneaux factices et de nombreux ornements imitant la période médiévale.
Le château est classé monument historique depuis 1951.
Le domaine s’étend sur 150 hectares dont 100 de forêts ; un grand espace vert s’étend du  château jusqu’à la forêt, il a été récemment reconstitué suivant d’anciens plans.
Nous admirons un cadran solaire du 18ème siècle, sphère de pierre calcaire, restauré par un gnomoniste qui lui a redonné  les inscriptions gravées en chiffres arabes et chiffres romains ainsi que différents repères géographiques et redécouvert son fonctionnement.
Ce cadran permettait de faire sonner les cloches pour indiquer l’heure et rythmer le temps de travail des employés  du domaine.


Nous entrons dans le château qui reste fort sombre malgré le franc soleil, nous comprenons sans peine le besoin d’abattre le mur qui cachait encore plus le jour.
L’ameublement de chêne et hêtre mais teinté façon ébène de l’entrée et 4 fortes et sombres colonnes aggravent la sensation de manque de clarté.
Montesquieu voyageait beaucoup en Europe, en rapportait de nombreux  livres. Plusieurs malles de bois couvertes de cuir cloutées, fort lourdes, utilisées pour ses déplacements, sont conservées au château.
Montesquieu avait hérité de la charge de président du Parlement de Bordeaux de son oncle en 1726.
Dans le salon de compagnie aux murs couverts de boiseries de noyer, de nombreux portraits de famille sont exposés : l’écrivain, ses parents, ses enfants, sa descendance jusqu’à la comtesse de Chabannes, mais aucun portrait de son épouse Jeanne de Lartigue, héritière fort riche d’une vieille famille bordelaise, mais qui aurait été assez laide. Lors de ses nombreux voyages il donnait procuration à son épouse qui gérait parfaitement tout le domaine. La maison de la famille de Lartigue est située dans la rue Neuve à Bordeaux.
Le secrétariat est attenant à ce salon de compagnie, Montesquieu y dictait ses écrits à sa fille Denise car il avait une très mauvaise vue.
Ce problème de santé est aussi la cause de l’installation d’une chambre au rez de chaussée vers la fin de vie de l’écrivain. Sa notoriété était telle lors de sa mort, que cette pièce est restée inchangée et inoccupée depuis lors.
Montesquieu a fait publier tous ses livres depuis l’étranger car il était très critique des institutions de notre pays et partisan de la monarchie constitutionnelle à l’anglaise.
La constitution française reprendra beaucoup de ses idées comme la séparation des pouvoirs.
Montesquieu était insomniaque,  il dictait également ses écrits le jour comme la nuit à son secrétaire particulier officiel dont la chambre jouxte celle de l’écrivain.
Au premier étage, nombreuses chambres de la famille et la pièce majeure, la grande bibliothèque de 216m2 et de 8m de hauteur sous voûte boisée construite par un charpentier de marine.
Cette immense salle a été construite au 14ème siècle comme salle de Conseil, décorée de peintures médiévales autour de la cheminée. La bibliothèque y fut installée par le père de l’écrivain ; elle comptait 4800 livres dont une partie a été vendue en 1994, le reste donné à la bibliothèque de Bordeaux car l’humidité les abimait.
On comprend mieux l’utilité des 4 fortes colonnes de l’entrée chargées d’aider au soutien de la bibliothèque juste au dessus.

Visite du domaine de Grenade
Après la pause repas, le groupe prend la direction du domaine de Grenade.

L’aménagement de ce parc date de 1859, commandé par les familles de Carayon Latour et Chateaubriand aux célèbres paysagistes les frères Bülher à qui on doit également le Parc Bordelais et le Parc de la Tête d’Or à Lyon.
Dans un ensemble de 150 hectares, le parc abrite la plus grande forêt de rhododendrons d’Europe, 40 hectares, trois lacs, des cascatelles, une rivière, un lavoir ; heureusement le petit train nous permet de découvrir toutes ses merveilles, le soleil mettant bien en valeurs les verts tendres, et les roses et mauves des 10000 rhododendrons.


On admire une collection d’arbres remarquables, d’essences rares, bicentenaires ou exotiques : cèdres de l’Atlas et du Liban, tulipiers de Virginie, séquoias géants.
Nous arrivons au pied du château construit par l’architecte bordelais Henri Duphot dans le style néo-Elisabéthain au 19ème siècle et d’une superficie de 3800m2 sur 5 niveaux. Le même architecte a construit les écuries, aujourd’hui référencées aux archives nationales et abritant un restaurant gastronomique.
Une photo souvenir pour clore cette agréable journée et se dire à bientôt….

Récit Annie Charlier