Archives de Bordeaux Métropole

 Les archives de Bordeaux Métropole                                                                                                                                            Avril 2017

 

La ville de Bordeaux abritait ses archives dans l’hôtel de Ragueneau, rue du Loup, dont elle était propriétaire depuis 1860. Tous les bordelais ont un jour ou l’autre admiré la façade de ce bel hôtel et sa non moins célèbre glycine.

Les locaux devenus trop exigus et vétustes, on décide de créer un nouvel espace dédié aux archives dans l’ancienne Halle aux Farines de Bordeaux Bastide. Cette halle est ainsi nommée car les trains arrivant chargés de grains de la France entière y entraient pour décharger et on y stockait la marchandise.
Avant cet usage, le bâtiment servit de cantonnement pour les prisonniers allemands en 1917.
Il est laissé à l’abandon au XXème siècle, jusqu’à 2006 où la ville de Bordeaux lui trouve sa nouvelle fonction. En 2008, un important incendie ravage l’édifice ne laissant que des murs calcinés et les piliers du bas, les architectes ont eu moins de contraintes avec les monuments historiques !!
119 candidats répondent à l’appel d’offre, l’architecte belge Paul Robbrecht, spécialiste de la réhabilitation de bâtiments industriels, est choisi et décide de conserver l’esprit de halle ferroviaire.


Après 10 ans de travaux, de vérification du bon état des documents, de dépoussiérage, d’emballage, de transport, de mise en place….18 kilomètres de linéaires sont créés, pour abriter les archives de la Métropole bordelaise, cependant 13 sont déjà occupés par les seules archives de Bordeaux !!
L’espace est donc déjà saturé, chaque commune de Bordeaux Métropole choisit de verser ses archives municipales ainsi que le personnel dédié dans ce lieu ou de les conserver.

Tout le monde peut venir faire des recherches, sans prise de rendez-vous (sauf cas particuliers).
Quelques petites contraintes normales pour examiner ces documents uniques et originaux en salle de lecture : pas de stylo bille, ni de sac à main, de téléphone portable, d’ordinateur portable, de housse d’appareil photo.
De nombreuses recherches sont entreprises par les particuliers : généalogie, rues, quartiers, monuments, maisons…..mais aussi projets pédagogiques pour les enfants des écoles.
On y trouve aussi des collections de cartes postales anciennes, des maquettes…
Lors de chaque élection municipale, que le maire change ou non, un inventaire complet de toutes les archives est effectué.

Depuis la salle de lecture, on a une perception claire du bâtiment : chaque étage est en décrochement. Elle a conservé la dimension de nef en longueur du bâtiment : 75 mètres sur 18 m de hauteur.
Pour des questions de protection au feu, les archives de France demandent qu’on limite les magasins de stockage à 200 m2, on a donc fractionné la longueur en quatre séries de boîtes superposées. A cet empilement karstique de béton s’oppose, côté parvis, un doublage acoustique en bois avec des notes de couleur dans la perspective qui rappelle la couleur du ciel, la nature et le paysage visible depuis les baies.

Le haut de la façade est traité en polyester translucide qui filtre la lumière, faisant penser aux parois de papier japonaises, rappelant  l’usage du papier propre aux archives.
C’est également une solution élégante du point de vue thermique, cette paroi diffuse une lumière douce, en isolant thermiquement beaucoup mieux qu’un verre traditionnel.

Le bâtiment est chauffé et refroidi par des sondes géothermiques et une ventilation naturelle nocturne. Les bureaux ne sont pas climatisés, mais les salles de conservation le sont en température (18°) et hygrométrie (55%). Du fait de ces choix et de la forme du bâtiment, les besoins en chauffage sont dérisoires: 10 kwh par m2 par an. Mais il faut rafraîchir, et le personnel a accepté des bureaux non climatisés, mais ventilés.

Nous avons le privilège d’accéder aux locaux de rangement de nombreuses maquettes de monuments de notre ville.
Enfin, nous voici au cœur même du bâtiment, dans la salle dédiée aux archives des particuliers, avec ses coffres impressionnants et les boites admirablement rangées.
Le rangement est organisé pour que, quelle que soit la panne ou les incidents, le personnel soit à même de fournir les archives demandées.

A la perpendiculaire du bâtiment propres aux archives, une aile nouvelle abrite les bureaux et locaux d’exposition et de conférence».
Lors de notre visite nous avons pu admirer les œuvres de 18 artistes autour du plan de Bordeaux de Monsieur Lem, intitulé « archives et art actuel ».

Les principales missions du service des archives sont :
*collecter
*classer
*conserver
* communiquer
Notre visite s’inscrit dans cette dernière, de même que la numérisation des archives qui permet l’accès depuis le site internet.

Photos Alain Caminade.

Organisation Violette Saintin,  récit Annie Charlier.