Expo Rosa Bonheur

Exposition Rosa Bonheur

Jeudi 16 Juin 2022

Il fait très chaud à Bordeaux. C’est la canicule , une chape de plomb s’abat sur la ville, mais 26 de nos adhérents ont répondu présents et s’apprêtent à découvrir avec excitation cette superbe exposition unique dans notre ville.

La galerie des Beaux-Arts de Bordeaux présente près de 200 peintures, dessins ou photographies de Rosa Bonheur, dont on célèbre les 200 ans de la naissance. Une oeuvre marquée par un amour de la nature et un réalisme très novateurs au XIXe siècle.

C’est un événement reconnu d’intérêt national par le ministère de la Culture !
C’est le moment de rendre hommage à Rosa Bonheur au musée des Beaux-Arts de Bordeaux.
On célèbre les 200 ans de sa naissance ;  » Elle est née chez nous à Bordeaux « .

Cette peintre animalière, née en 1822 et morte en 1899, plus célèbre en Angleterre et aux États-Unis qu’en France, et à qui aucune rétrospective n’a été consacrée depuis 1997.

Regroupant près de 200 œuvres, l’exposition est à voir jusqu’au 18 septembre à la Galerie des Beaux Arts .
Elle réunit des tableaux, des dessins ou des photographies appartenant au musée bordelais, prêtés par des privés ou par le musée d’Orsay (co-organisateur de l’exposition), la National Gallery de Londres ou le Met, à New York. Permettant ainsi de voir des œuvres jamais exposées en France.

« On a tendance à voir Rosa Bonheur que comme une artiste académique, n’ayant peint que des scènes champêtres . L’exposition nous montre tout ce que son travail a d’actuel à une époque où les préoccupations environnementales sont fortes. Et combien elle est une figure de l’émancipation des femmes. »
On ressent toute l’ambiguïté de sa personnalité avec laquelle elle a sûrement joué en demandant par exemple un permis de travestissement afin de pouvoir porter le pantalon !
Sans jamais s’être revendiquée féministe, Rosa Bonheur est effectivement une pionnière : peintre à une époque où les femmes n’étaient pas admises dans les écoles d’art, première femme artiste à avoir reçu la Légion d’Honneur.
Mais c’est aussi son travail graphique qui fait d’elle une pionnière.

Son sens de la composition géométrique pour structurer ses tableaux. Son art du mouvement, quasi-cinématographique, visible dans un dessin préparatoire (l’original n’a pas pu être prêté) du « Marché aux chevaux », dont la fougue lui a valu l’admiration des peintres romantiques.
Le réalisme avec lequel elle représente la terre labourée, ou des bœufs traversant un loch écossais, avec de l’eau qui goutte de leurs pelages, l’éloigne des représentations champêtres idéalisées des siècles précédents. Ici la nature est rendue avec un souci d’exactitude quasi scientifique. « Des vétérinaires se sont même appuyés sur les tableaux de Rosa Bonheur pour leurs recherches. Certains représentent des races qui sont aujourd’hui éteintes. »
Car ce sont bien les animaux qui sont au cœur de ce travail. Ils sont parfois peints avec plus de précision que les hommes. Avec majesté dans « Le Roi de la forêt », qui représente un cerf, ou avec empathie dans « Barbaro après la chasse », où un chien apparaît attaché et fatigué plutôt que comme un prédateur.

Rosa Bonheur est aussi une peintre de grands espaces, l’une des premières à s’être intéressée aux États-Unis, même si elle n’y est jamais allée. À avoir rencontré Buffalo Bill et à avoir représenté des Indiens.
Autant d’axes de réflexion qui nous donne l’envie d’en savoir plus sur ce peintre …..

Cette exposition est le point de départ de recherches qui restent à mener sur l’oeuvre d’une artiste hors norme.
Nous n’avons vu qu’une toute petite partie des quelques 15 000 œuvres produites par Rosa Bonheur. »
Anaïs notre charmante guide nous a fait découvrir cet univers passionnant et la personnalité très forte
de Rosa Bonheur au travers de ses toiles.
Ses commentaires étaient clairs et pertinents et l’on sentait au travers de ceux-ci combien elle maitrisait son sujet
et nous faisait partager sa fascination pour le personnage qu’était Rosa Bonheur.

Toute chose ayant une fin il nous fallut quitter les salles climatisées du musée et retourner à la torpeur de la ville mais avec la tête pleine débordante d’images : du chien Barbaro au regard triste, du grand cerf majestueux, des lions paisibles en savane, des chevaux au labour, de Buffalo Bill et des indiens dans les grandes plaines de l’ouest ……

C’était un beau voyage au pays de Rosa Bonheur . Jeu de mots facile  » un vrai bonheur »!
Merci Madame ……

Récit et photos: Bernard Dessoit