maison des métiers de l’imprimerie

Maison des métiers de l’imprimerie                                                                                     octobre 2017

Créée en 1980 par un groupe de passionnés, cette maison est inaugurée
le 28/09/1987.
90% des machines ont fait l’objet d’un don ; le nom du donateur est inscrit sur la machine.

Les bustes de Gutenberg, inventeur de l’imprimerie moderne et de M Gounouilhou, du journal La Petite Gironde devenu Sud Ouest, nous accueillent.

On découvre une pointeuse du 19ème siècle, déjà capable d’enlever 30mn du salaire en cas de retard !De nombreuses pièces rares : un véritable Massicot, des presses à bras, un rouleau filigraneur, des tampons en peau de chien (cette peau exempte de pores restitue toute l’encre), de nombreux supports d’imprimerie : parchemin, papyrus, papier, cuir…
La typographie permet la reproduction de texte.
Les chinois avaient inventé l’encre, le papier et l’impression, Gutenberg a amélioré le système, sa formation d’orfèvre lui a donné l’idée de graver.
Les lettres gravées en relief en métal dur impriment une marque en creux dans une matière plus molle, le vide ainsi créé est ensuite empli d’un alliage de plomb, antimoine et étain.
Les caractères d’imprimerie sont rangés dans une casse : majuscules, minuscules, chiffres, ponctuation.
On compose le texte avec un composteur, un curseur mobile permet de définir la longueur de la ligne.
Les imprimeurs n’utilisent le système métrique que pour les mesures du papier ; les mesures des caractères sont exprimées en sous-mesures du pied.
L’unité de mesure typographique, « le douze » découle de la mesure appelée « pied de Roi »; le « douze » est sous divisible en 12 parties égales ou « point ». 1 douze = 4.54mm, 1 point = 0.356mm.
Le système typographique permet la division  par 2, 3, 4, 6 ; dans le système métrique, division par 2 et 5. C’est une des raisons qui ont incité les imprimeurs à garder leur système.
Le plus petit corps fondu est de type 4.
Dans chaque ville, chaque imprimeur fondait ses propres caractères, d’où une grande variété et l’impossibilité d’entraide. Didot a uniformisé la hauteur de caractère typographique à 23.56 mm.
Le marbre permet à tous les caractères d’être sur le même plan horizontal.
La presse à bras est la plus ancienne des machines à imprimer.
On découvre aussi une machine imprimant du braille.

Citons encore la Simonne, presse à arrêt de cylindre pesant 35 tonnes ; elle fait partie d’une série de sept grandes presses construites et est la seule existante actuellement. Elle servait à l’impression d’affiches à l’imprimerie Delteil de Bordeaux.

La linotypie
L’imprimerie modèle Gutenberg était un travail long et fastidieux, un bon ouvrier arrivait à créer 1000 lettres à l’heure.

En 1820, premières études de machines assemblant des matrices.
Les lettres sont posées sur un support avec un système de crans ; un clavier de 90 touches permet de saisir le texte, les lettres sélectionnées forment des lignes toutes de même longueur, justifié avec espace bande ; le métal à température de fusion, 282° est injecté dans la matrice où il durcit. Après impression du texte les caractères reviennent se positionner pour une prochaine utilisation.
Les lettres gravées sur la tranche permettaient de contrôler la saisie.

 Par ce procédé, un bon linotypiste tapait 8 à 10 000 signes à l’heure. Il avait à sa disposition 15 polices différentes ; un texte pouvait comprendre jusqu’à 4 polices.
Utilisé en France de 1890 à 1970.

La lithographie (écriture sur pierre)

Inventée en 1799 par l’allemand Senefelder, cette technique permet une impression sans besoin de relief.
Une pierre calcaire est bien lissée au sable fin et à l’eau.
L’artiste dessine directement sur la surface polie à l’aide d’un crayon gras ou à l’encre.
Le dessin est ensuite fixé à l’aide d’un mélange eau+acide+gomme arabique. La pierre est prête pour le tirage.
A chaque passage sur la presse
, la surface totale de la pierre est imbibée d’eau et encrée : l’encre passée au rouleau en cuir sera refoulée par l’eau et seulement retenue par les parties grasses du dessin. Le gras attire le gras, l’eau refoule le gras.
Le papier est posé sur le dessin, un système de presse à bras permet l’impression une à une de chaque lithographie ; cela explique leur numérotation.
Une seule couleur de dessin par pierre, si le dessin en comporte plusieurs, le travail nécessite autant de pierres, de dessins et de passage sous presse que de couleurs.
Les étiquettes de bouteilles de vin, de cognac étaient réalisées en lithographie jusqu’en 1950 pour les grandes imprimeries, les petites ont continué jusqu’en 1960. L’imprimeur avait une pierre-mère par château, il restait à ajouter le millésime.

On peut admirer une magnifique collection de pierres-mères d’étiquettes de Cognac.

Des machines plus perfectionnées ont permis d’améliorer les rendements.
Les célèbres affiches de Toulouse-Lautrec ont été réalisées sur ce type de
machines.
Merci à tous ces passionnés de leur art qui ont su nous faire partager leur monde pendant quelques heures, nous avons tant appris.

Photos Alain Caminade.

Organisation et récit Annie Charlier avec l’aide technique précieuse d’Albert Leroy.